
Si les oeuvres de certaines artistes contemporaines britanniques comme Zarina Bhimji, Zineb Sedira ou Mona Hatoum circulent au niveau local et international, d’autres artistes pourtant très prolixes depuis les années 1980 sont beaucoup moins visibles comme Sonia Boyce, Ingrid Pollard ou Chila Kumari Burman. Lubaina Himid a pourtant pris en main la scène des "Black women artists" en réalisant de nombreuses expositions au moment même ou naissait le mouvement du Black art britannique, notamment Into the Open, Mappin Gallery, Sheffield, 1984 ou The Thin Black Line à l'ICA, Londres, 1985.
Dans un article publié en 2005, elle demandait :
"Est-ce que nous avons laissé faire ? Est-ce que nous pensions avoir remporté la partie ? Est-ce que nous nous rendions invisible les uns les autres ? Quelle était donc la stratégie ? Est-ce que nous avons fait confiance à l’Arts Council ? Nous avons créé quelque chose, nous lui avons donné un nom et ensuite nous avons accepté qu’il soit débaptisé et déconstruit".
Les artistes femmes britanniques se distinguent par leur volonté de s’attaquer à une essentialisation du sujet noir, tout en interrogeant la place, le rôle et les représentations de la femme, en regard d’un "black feminism".