« José Pérez Ocaña : mise à nu et postravestisme »
Durant les années 1970 José Pérez Ocaña se déploie comme une des figures les plus notables de la Rambla barcelonaise. Sa popularité croîtra grâce au scandale et la provocation constante mais, surtout, en raison de la curiosité qu’il suscite au sein d’une société perplexe.
Le documentaire que Ventura Pons lui consacra en 1978 (Ocaña, retrato intermintente) n’est que l’exemple ultime de l’intérêt pour ce personnage dans les media. Lui, qui voulait être reconnu comme peintre, devint vite très célèbre par ses déguisements et une tendance à se déshabiller en public ; mais malgré son style naïf, qui ne correspondait pas à une génération consacrée au conceptuel, ses expositions vont connaître aussi un succès populaire inattendu.

Pourtant, ce qui nous intéresse chez Ocaña est sa façon particulière d’interpréter le travestisme dans un contexte culturel ou le corps trans était devenu un spectacle commercial. Au moment même où d’autres artistes comme Urs Lüthi ou Walter Pfeiffer vont explorer les possibilités expressives de ce corpus visuel, Ocaña nous offre sa vision du genre entre la saynète, le stéréotype andalou et le show de variétés.
Ocaña à Berlin, 1979