analyse culturelle et études de genre / art, mythes et images

groupe de recherche coordonné par anne creissels et giovanna zapperi
docteures de l'ehess, chercheures associées au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr g.zapperi(at)gmail.com

séance du vendredi 28 mai 2010


Marion Sage
, Master 2 en Danse à Paris 8 Saint-Denis, marion_sage(at)hotmail.fr

« Identité et Transformation, la Danse intempestive d’Harald Kreutzberg »

Harald Kreutzberg (1902-1968) appartient à la génération de danseurs allemands que l’Histoire de la danse réunit sous une même esthétique : la « danse d’expression allemande ». Il prend ses premiers cours de danse à l’école de Dresde de Mary Wigman en 1921 et il quitte progressivement la scène à la fin des années 50.

« Une impression était inhabituelle : il n’y avait aucun sentiment de sexes ». Ce commentaire du critique Lewis J. Hexter suite à une représentation de Kreutzberg en 1931, est caractéristique de l’impression trouble que les rôles, les mouvements, la stature ou encore l’apparence esthétique de Kreutzberg ont pu provoquer chez la critique.

Cette difficulté à nommer une identité sexuelle de sa danse a été confrontée à un double évènement : la remise en cause du statut de l’homme danseur amorcée par la danse d’expression allemande dès les années 10 et la revalorisation du bellicisme et de l’image de l’homme guerrier comme recréateur de la nation qui correspond à la montée et l’affirmation des idéaux nationaux-socialistes.

A travers l’exemple de Kreutzberg, nous essaierons donc de problématiser les questions relatives au genre et à l’identité masculine dans la danse d’expression allemande en regard avec le contexte esthétique et politique allemand des années 30.