analyse culturelle et études de genre / art, mythes et images

groupe de recherche coordonné par anne creissels et giovanna zapperi
docteures de l'ehess, chercheures associées au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr g.zapperi(at)gmail.com

journée d'études du samedi 17 octobre 2009


« Subjectivités, pouvoir, image :
L’histoire de l’art travaillée par les rapports coloniaux et les différences sexuelles »

Publication en ligne

un partenariat INHA et ACEGAMI, CEHTA/EHESS

Samedi 17 octobre 2009
Salle Perrot, INHA, Paris
9h15 – 17h30

Qu’entend-on par "histoire de l’art"? De quel art retrace-t-on l’histoire? Qui s’en charge? Dans quel cadre culturel? Ces questions mènent inévitablement à considérer l’histoire de l’art comme discours idéologique, valorisant certaines productions et déniant des subjectivités autres : féminines, noires, homosexuelles… Une histoire de l’art occidentale, chrétienne et patriarcale, devrait-on dire? Sans doute.

Pour autant, peut-on parler d’absence de ces altérités? Ne s’agirait-il pas davantage de tentatives d’exclusion et de négociations complexes? Ces subjectivités enfouies ne travaillent-elles pas jusqu’aux œuvres les plus représentatives de la culture dominante?

Cette journée d’études entend repenser la manière dont l’art est traversé par des rapports de pouvoir, lesquels investissent particulièrement les différences sexuelles et culturelles. Elle a pour ambition de dessiner une pratique critique de l’histoire de l’art qui prendrait pour point de départ la singularité que manifestent, sur ces questions sensibles, les œuvres et les images. Ainsi, au lieu de construire une histoire de l’art parallèle fondée sur une héroïsation des exclus, il s’agira d’interroger la production de sens et d’idéologie inhérente au champ artistique et de chercher des formes de résistance dans l’art.

Les questions proprement esthétiques y seront abordées à travers le prisme de l’histoire et du discours afin de mettre au jour un travail à l’œuvre dans l’image. Cette archéologie des forces qui travaillent l’art n’a de sens que si l’on considère que l’image condense et transforme les discours qu’elle soutient, leur opposant toujours sa plasticité. Dans cette perspective, la notion d’interprétation est centrale, permettant de mener l’histoire de l’art au-delà des frontières étroites du positivisme ou/et du formalisme, par une attention portée au lien entre image, sens et idéologie.

Le premier volet intitulé "Colonisations de l’autre" envisagera la relation de l’art occidental à son Autre colonisé, en soulignant la tension entre rapports de force explicites et tactiques souterraines. Dans le second, "Différences sexuelles à l’œuvre", seront analysés les processus de sexuation en jeu dans les théories esthétiques et les pratiques artistiques, et mis en lumière des espaces possibles de déplacement des identités.

Avec Giovanni Careri (EHESS/CEHTA) et Zahia Rahmani (INHA), présidents de séances, et les interventions de : Livio Boni, chargé de recherche à l'Université de Paris VII Denis Diderot, Anne Creissels, chercheure associée au CEHTA, Ana Cecilia Hornedo Marin, professeure à l’École Spéciale de Travaux Publics –ESTP- Paris, Jean-Loup Korzilius, maître de conférences à l’Université de Franche-Comté à Besançon, Anne Lafont, conseillère scientifique à l'Institut National d'Histoire de l'Art, Shalini Le Gall, docteure en histoire de l'art, Magali Le Mens, chercheure rattachée au laboratoire CIRHAC de Paris I Panthéon-Sorbonne et Giovanna Zapperi, chercheure associée au CEHTA.

direction scientifique : Anne Creissels et Giovanna Zapperi, fondatrices de ACEGAMI en collaboration avec Zahia Rahmani, INHA, programme « Art et mondialisation »