analyse culturelle et études de genre / art, mythes et images

groupe de recherche coordonné par anne creissels et giovanna zapperi
docteures de l'ehess, chercheures associées au cehta

contact : annecreissels(at)orange.fr g.zapperi(at)gmail.com

séance du vendredi 10 février 2012


Anna Colin
, commissaire d'exposition et critique, anna.colin(at)googlemail.com

« Plus ou moins sorcières »

Au croisement de l'histoire, de la sociologie, de l'art et de la culture populaire, Plus ou moins sorcières est un projet curatorial qui prend pour point de départ la figure de la sorcière comme métaphore de l'altérité. À travers ce projet, le terme "sorcière" est envisagé comme construction sociale : ça n’est pas tant la praticienne de la sorcellerie qui nous intéresse, mais davantage celle qui est qualifiée de sorcière (par le judiciaire, les médias, les institutions religieuses et l'opinion publique), et ce, au fil des siècles et dans des contextes géographiques variés, pour avoir voulu s'opposer à l'ordre socio-culturel et économique établi. Indépendante, insoumise, non-conformiste et marginale, la dite "sorcière" symbolise ainsi la femme qui prend la parole ; celle qui quitte la sphère domestique au profit de l’arène politique ; celle qui a le contrôle sur son corps et sur ses actions ; celle qui défie la division sexuelle du travail ou encore la binarité du genre.

À travers un cycle d'expositions, de projections, de performances et de conférences organisés à La Maison Populaire à Montreuil sur l'année 2012, la figure de la sorcière sert de prétexte pour aborder sur trois volets respectifs : les appropriations féministes et queer de référents historiques marginaux ; la place et le potentiel du rituel dans la performance et l'organisation politique collective ; et les relations entre sorcellerie et capitalisme dans des contextes allant de l'Afrique aux États-Unis d'Amérique.

Free Forest School, un projet collaboratif mené par Olivia Plender et Patrick Staff et commandé par Radar dans le cadre de Folk Variations